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Étymologie

Qurʾān est le terme le plus utilisé par le Coran pour se désigner lui-même. Mais à l’origine, au VIIe siècle, il ne désigne pas encore le livre comme un texte fixé comme cela sera le cas par la suite6,Note 1.

Le mot arabe قُرْآن, qurʾān, dérive, pour la tradition musulmane, du verbe َقَرَأ, qaraʾa, qui signifie « lire, réciter »7. Des érudits musulmans6 lexicographes, spécialistes du vocabulaire du Coran, ont expliqué qu’on pouvait trouver différentes origines à ce terme : par exemple, le sens « rassembler/collecter », ou celui de « lire/réciter ». Pour Anne-Sylvie Boisliveau, dans l’emploi coranique, seul le second est possible. Le terme, qui est un nom d’action, est donc interprétable comme « Récitation »6. Le terme va être utilisé pour désigner le Coran, le livre sacré de l’islam8.

Pour William Graham, le sens premier du mot Qurʾān renvoie à une « réalité fondamentalement orale et certainement active et continue, plutôt qu’à un codex écrit et fermé tel qu’il servira par la suite en désignant les masahifs  »Note 2. L’auteur insiste sur l’originalité du terme qui « n’est pas attesté avant le Coran lui-même » et qui renvoie au « titre « propre » de la récitation (arabe) du Livre céleste contenant la Parole de Dieu […] une récitation donnée par Dieu à Mahomet, tout comme les précédentes écritures avaient été données à d’autres prophètes pour qu’ils les récitent. »9.

Pour A.-S. Boisliveau également, le terme qurʾān contient les idées d’oralité et de transmission. Il est employé dans trois situations et « désigne ce qui, du Coran, est récité et transmis par Dieu […] ce qui, du Coran, est récité et transmis par Mahomet, […] une récitation liturgique ». Le premier usage se rapproche du statut du texte biblique, le deuxième est surtout lié à un contexte polémique qui voit utiliser un vocabulaire similaire au premier, le troisième (plus rare) assimile le Coran à une « Écriture Sainte »6. La définition exacte de l’objet désigné par ce terme est encore incertaine et il n’est pas non plus certain que les trois usages désignent le même objet6.

De nombreux chercheurs9,Note 3 ont fait le lien entre le mot qurʾān et le terme syriaque qeryânâ qui signifie « le fait de réciter les Écritures ou bien une partie de cette Écriture, une leçon sur les Écritures ou encore le lectionnaire utilisé pour cela »10,11. Certains concluent à un emprunt direct au syriaqueNote 4. D’autres voient là une « possible influence chrétienne syriaque sur la richesse totale de la sémantique arabe » plutôt qu’un emprunt direct9 car l’usage du terme qeryânâ n’est attesté qu’à partir des manuscrits liturgiques syriaques des VIe et VIIe siècles.

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